Michel Mahé, l’instituteur de L. Garel
Michel Mahé est né à saint-Enogat-Dinard le 31 août 1872 dans une modeste famille de charpentiers. Le jeune homme apprend bien et ira au cours complémentaire de Dinard. Bon écolier « poussé aux études », comme dira de lui L. Garel dans un hommage posthume, il vient à Rennes « en sabots » subir le difficile concours de l’Ecole normale (1888). Il sort major de sa promotion. Sa première nomination l’amène à Redon et il y fera la connaissance d’une orpheline, Anna Thomas, « éprise comme lui de foi laïque ». C’est ainsi qu’arrivèrent à Thourie en 1896 les jeunes gens qui s’installent à l’hôtel du Chêne-Vert tenu par Mme Brielles.
« Les murs de la classe, raconte L. Garel dans l’hommage qu’il lui rend à sa mort, portaient des maximes noir sur blanc et parmi elles, la célèbre phrase : « Après le pain, l’instruction est le premier besoin du peuple ». Sur les murs aussi, les portraits de Pasteur, des maréchaux Foch, Joffre et Jules Ferry bien sûr. « Vous aviez tout un choix de textes pour notre vie civique et nous étions si admiratifs que nous voulions imiter jusqu’à votre écriture. Votre enseignement nous conduisait à aimer la France. En tous domaines, votre érudition s’exerçait et en montrant l’arpentage, la mesure des terrains, nous parliez agriculture. Vous saviez tailler les arbres et les conseils donnés avaient un sens pratique jamais en défaut. J’ai vu des camarades quitter l’école vers la vie, connaissant les racines carrées ou cubiques et sachant ce que sont l’assolement, l’irrigation ou le drainage. Pour ce temps-là, vous étiez un précurseur ».
En 1914 M. Mahé part à la guerre et en revient en 1919. Pendant ce temps, sa femme exercera les fonctions de secrétaire de mairie. Mais elle meurt en 1922.
Michel Mahé part en retraite en 1929 après 33 années comme instituteur et secrétaire de mairie. Il a aussi été un temps conseiller municipal, aurait pu être maire mais désirait rester auprès de ses élèves.
C’est à l’école de Thourie que Michel Mahé a connu Mlle Salmon, institutrice qu’il épousera en … 1952 à l’âge de 80 ans. Léonard Garel qui a été le témoin de leur mariage a aussi prononcé l’éloge funèbre de son ami, hommage rendu à Thourie le 4 août 1966.